;Elle accompagnait le souffle austère qui balayait les cimes nuageuses des montagnes endormies. Le souffle d'alcool projeté par l'haleine hostile des chasseurs qui hurlent sur la jetée. L'haleine des chiens essoufflés. Où l'alces plonge et les chiens rugissent à leur tour, fjords. Leur Reine n’est pas rose. Mais Bleu, bleu ciel, bleu nature, bleu marin, bleu foncé, bleu triste, bleue ténèbres. Tu ramenais tes mains endolories sous ton manteau blanc. Tes lacs fleurissant criaient Nór. Grand Nór caché par son masque de fer. Marchant sur ta douce poussière. Roi d'Hiver. Il pleure, il souffre. Tu ris. Tu t'en fous. Le lac s'envole. Ta bouche blasphème. La neige tombe encore, comme la nuit. Il fait sombre parfois. Les jours passés dans l'obscurité ont rendu ta fragilité si blessante. Ta beauté si cruelle. Ta gentillesse si hargneuse. Le ciel n’a cessé de s'étirer. Le désir salé des aurores boréales et des maîtres de traineau. Depuis combien de temps n’as-tu pas vu le jour ? Le crépuscule a cessé de tomber. Tout s’est arrêté. Le temps a cessé d’avancer. Tu frappes dans cette pierre pour effacer tes pensées. Le froid pénètre jusqu'à ta chair. Vêtu de fourrures et de chimères. Éponyme de sauvage. Tes habitants ont arrêté de sourire. Ils survivent. Tête baissée, ils marchent pour attraper le soleil. Ils ont construit le plus grand des bateaux pour le récupérer, perché sur leur mât ils ont observé. Mais ils ont cessé de rêver, rêver du retour, rêver du jour, rêver de velours.