Il t'avale, il te ronge, te dévore, un trou noir au milieu des montagnes. C'est un berceau, sous ces grands néons rouge et blanc, un berceau pour les dipsomanes impénitents, un doux foyer pour comma éthylique et un antre céleste à proxénétisme. Non ce n'est pas n'importe quoi, c'est le black velvet, il te berne encore plus rapidement que Reine. Il est macabre, machiavélique. Il y a cette scène imposante au milieu de la salle, y'a se grand rideau de velours noir qui s'abat à chaque passage de la fille. Y'a ses spots aveuglants qui te fixent, qui te colle à ton siège. Y'a ce grand bar avec de grands barmans, ils sont bien habillés alors que toi t'es encore en vêtements de chantier, ou de chalutier. Il te la fallait ta dose, ta dose d'inégalité. Non, pas la dose de vieux rhume ambré, pas la dose d'un vieux bourbon millésimé, tu aurais peut-être pris un cocktail si tu étais venu avec tes collègues. Non il te la faut, celle qui passe juste derrière toi, elle porte ce petit tablier en dentelle, ce grand décolleté qui semble à lui-même maintenir sa poitrine, tu es sûr qu'elle n'a pas de soutien-gorge cette pute, et tu n'oses même pas imaginé ce qui se chacun en dessous de sa mini-jupe, c'est à peine si tu y vois déjà ta gourmandise dépassée. Tu te rappelles bien tes premiers jours où tu as débarqué dans ce salon, tu te demandais qu'une chose, t'étais curieux de la bête. Celle qui se cachait à l'étage, t'entendais des grincements anodins à chaque recoin de ta table, tu sentais les murs même jubiler, s'étouffer. T'entendais des claquements, t'entendais des souffles saccadés. Tu étais fin excité, tu n'as pas mis longtemps à découvrir que derrière ton whisky coca yen avait déjà une qui t'épiait. Elle s'est avancée vers toi, tu n'as pas su résister un instant. Elle savait déjà que tu serais son jouet. Elle avait de grands cernes maculés, mais ça tu t'en foutais. Tu es monté, en passant la grande porte de velours et elle t'a emmenée, avec son léger sourire à lèvre pulpeuse, dans la plus grande chambre que tu n'avais jamais vue. Et elle t'a donné, elle t'a dévoilé son secret, le secret du black velvet. Beau et vicieux. Chimères jouissif à dose de poudre blanche. Et tu n'as pas pu t'empêcher d'y retourner.

Il y a deux types d'employés au black velvet bar, tout d'abord les employés dit « classiques » ce sont ceux qui sont venu chercher un emploi un peu tapis dans l'ombre, ils sont barman, chanteur, serveur, videur ou encore agent d'entretien. Principalement des hommes il s'occupe de la gérance du black velvet, ils sont la face immergée du sombre Iceberg. Puis l'autre face de l'iceberg, la plus grosse, cachée à l'étage du bar. Elles sont serveuses, diva, femme de plaisir, elles se donnent en scène sur la piste, une dose d'héroïne dans les veines, elles aguichent les clients en train de siroter leur tequila sunrise. Elles sont ce qui forme le secret du black velvet. Tous ses employés sont bien évidemment à la tête d'un homme. Le gérant du black velvet, il n'a pas de nom, personne ne la jamais vu, les rumeurs racontent juste que c'est un monstre, défiguré, tapis dans l'ombre. Il serait l'âme la plus sombre de Reine.